Symptothermie : une méthode fiable même avec un SOPK

Le SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) est l’une des causes principales de cycles irréguliers. Les femmes concernées ont souvent des cycles très longs (35, 45, parfois plus de 60 jours). Résultat : difficile de savoir quand la période ovulatoire a lieu et quand est-ce que les règles vont débarquer.

C’est là que la pratique de la symptothermie fait toute la différence. La symptothermie est une méthode d’observation et d’analyse du cycle qui permet notamment de déterminer ses phases fertiles et infertiles. Plutôt que de se fier à des moyennes de cycle ou à une application prédictive (coucou Clue !), la méthode repose sur des signes concrets du corps :

  • le fluide cervical qui indique quand la fertilité est en train de démarrer
  • la température basale qui confirme si l’ovulation a eu lieu

Grâce à ces observations, même une femme avec un SOPK peut savoir :

  • si elle a ovulé ou non,
  • à quel moment sa phase fertile commence,
  • et combien de temps dure sa phase lutéale (phase après l’ovulation)

La symptothermie est ainsi un outil précieux pour :

  • choisir une contraception naturelle fiable, même avec des cycles irréguliers,
  • ou au contraire repérer le bon moment pour concevoir un enfant malgré le SOPK.

Cycles longs, ovulations tardives ou absentes

Quand le corps prend son temps

En cas de un SOPK, le corps peut mettre beaucoup de temps avant de déclencher l’ovulation. Parfois, elle arrive au jour 30, 40, voire 50 du cycle. Certains parlent de cycle anovulatoire quand il n’y a pas d’ovulation. Mais en vrai un cycle sans ovulation, n’est pas un cycle terminé. Car, petit rappel, un cycle démarre le 1er jour de ses règles et se terminent la veille de ses règles. Et sans ovulation, il n’y a pas de règles. Il peut y avoir des saignements mais ce ne sont pas des règles sur le plan de la physiologie. Ce sont des saignements appelés intermenstruels.

Le problème des applis prédictives

Le problème avec les applis prédictives, c’est qu’elles se basent sur un cycle de 28 jours (durée qui est pourtant ne représente que seulement 10 à 15 % des femmes menstruées) et prédisent une ovulation au jour 14, c’est-à-dire au milieu du cycle. Mais quand on a un SOPK, ces prévisions ne servent pas à grand-chose car elles tombent complètement à côté de la plaque. Ces applis prédictives ne sont donc pas utilise quand on a un SOPK.

Des signes de fertilité qui peuvent durer longtemps

Autre particularité du SOPK : les signes de fertilité peuvent s’étirer sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Le fluide cervical peut apparaître, disparaître, puis revenir. Le corps essaie d’ovuler, sans toujours y parvenir du premier coup.

Cela peut être assez déroutant. Mais cela n’est pas un problème quand on pratique la symptothermie. Au contraire, c’est exactement pour ce genre de situation que la méthode est si utile. En symptothermie, on ne devine rien, on observe ce qui se passe réellement grâce aux indicateurs de fertilités : fluide cervical (sécrétions du col de l’utérus) + température (grâce à un thermomètre spécial symptothermie).

Comment savoir si l’ovulation a vraiment eu lieu ?

C’est ici que la température basale joue un rôle clé. Tant que la température reste basse, cela signifie qu’il n’y a pas eu d’ovulation, même s’il y a eu du fluide cervical fertile. Dès que la température monte et se maintient en plateau haut, c’est la confirmation que l’ovulation a bien eu lieu.

Pour une femme avec un SOPK, c’est un soulagement énorme. Plus besoin de se demander « ai-je ovulé ou pas ? » : les indicateurs donnent la réponse.

Comment la symptothermie aide à clarifier la situation

Observer sans prédire

Le premier avantage avec la symptothermie quand on a un SOPK, c’est qu’on ne fait aucune prédiction. On observe simplement ce qui se passe au fil du cycle, jour après jour, cycle après cycle.

Observer ça veut dire que tu regardes ton fluide cervical plusieurs fois par jours. Tu prends ta température chaque matin. Et tu notes tout cela sur un document que l’on appelle cyclogramme. Peu à peu, ton cycle se dessine sous tes yeux.

Identifier les cycles « anovulatoires »

Grâce à la prise de température quotidienne, tu sais s’il y a ovulation ou non dans ton cycle. Tant qu’il n’y a pas de montée de température allant dessiner un plateau haut de température et qu’il y a donc seulement un plateau bas de température, c’est que le corps n’a pas encore ovulé. C’est une information précieuse car tu pourras arrêter de dire que tes cycles sont anovulatoires. Tu pourras même partager ces informations avec ton médecin ou ta naturopathe si tu souhaites agir pour soutenir ton ovulation.

Connaître la durée réelle de ta phase lutéale

Lorsque l’ovulation a eu lieu, tu vas pouvoir mesurer précisément combien de jours dure ta phase lutéale (entre l’ovulation et les règles) grâce à tes observations en symptothermie. Si ton cycle est bien équilibré, cette phase devrait durer entre 10 et 16 jours.

Le plus gros défi aujourd’hui avec un SOPK mais aussi chez beaucoup de femmes qui n’ont pas de pathologies), c’est que la phase lutéale est souvent courte. Cette courte durée ne favorise pas une grossesse. Et donc connaître la durée de ta phase lutéale te permettra d’agir dessus pour améliorer ta santé hormonale.

Avoir une contraception plus naturelle même avec des cycles irréguliers

Si tu souhaites utiliser la symptothermie en mode aide à la contraception, le SOPK ne pose aucun problème. Les règles de la méthode s’adaptent parfaitement aux cycles longs ou irréguliers. Tu restes simplement en phase fertile tant que tu n’as pas confirmé l’ovulation par la température. C’est plus long qu’avec un cycle régulier, certes, mais c’est tout aussi sûr.

Optimiser les essais bébé

Si tu es en projet bébé, la symptothermie devient alors ton alliée. Plutôt que d’essayer « au petit bonheur la chance » pendant des semaines sans savoir où tu en es dans ton cycle, tu identifies précisément ta fenêtre fertile grâce au fluide cervical. Cela te permet de concentrer tes efforts au bon moment et d’éviter de t’épuiser voire de te forcer pendant des semaines. Ce qui peut être véritablement salvateur pour le couple.

Pour conclure : (re)prendre confiance dans son cycle

Vivre avec un SOPK, c’est souvent vivre dans l’incertitude. Quand vont arriver les règles ? Ai-je ovulé ce mois-ci ? Est-ce que mon corps fonctionne « normalement » ?

La symptothermie ne règle pas le SOPK lui-même, mais elle redonne une chose essentielle : de la clarté. Et avec cette clarté vient la confiance.

La symptothermie est vraiment un outil d’autonomie quant à son cycle. Apprendre à lire les signaux de son corps, c’est reprendre le contrôle. Tu n’es plus dépendante d’une application qui te dit ce qui « devrait » se passer. Tu sais ce qui se passe vraiment en temps réel. Tu comprends ton cycle. Tu peux prendre des décisions éclairées, que ce soit pour ta contraception, ton projet bébé ou simplement pour mieux connaître ton corps.

C’est un apprentissage qui demande un peu de temps et de régularité, mais une fois acquis, la symptothermie te sert toute ta vie.

Si tu te reconnais dans cet article et que tu aimerais découvrir la symptothermie en étant accompagnée, je peux te former à la symptothermie.

La symptothermie ne remplace pas un suivi médical. Si tu as un SOPK, il est important de rester en contact avec un professionnel de santé pour un accompagnement global.


Aline Demolin

Conseillère en symptothermie

FAQ – Symptothermie et SOPK

1. La symptothermie fonctionne-t-elle vraiment quand on a un SOPK ?

Oui, la symptothermie reste fiable même avec un SOPK. Elle repose sur l’observation de signes concrets du corps (température basale et fluide cervical), et non sur la régularité des cycles. Cela permet de savoir si et quand une ovulation a eu lieu, même en cas de cycles longs ou irréguliers.

2. Peut-on utiliser la symptothermie comme contraception naturelle avec un SOPK ?

Absolument. Les règles de la symptothermie s’adaptent aux cycles irréguliers. La seule différence, c’est que la phase fertile peut durer plus longtemps, car elle s’arrête uniquement lorsque l’ovulation est confirmée par la température. Cela reste une méthode fiable à condition d’être bien formée et de bien suivre les règles apprises. Et de toute manière durant la phase fertile, il faut s’en remettre aux moyens de contraception utilisés (préservatifs, diaphragme, abstinence).

3. Comment la symptothermie aide-t-elle à concevoir un bébé avec un SOPK ?

Grâce à la symptothermie, tu peux repérer précisément ta période fertile en observant ton fluide cervical. Cela évite les essais à l’aveugle et permet de concentrer les intimités amoureuses au moment où la conception est la plus probable, même avec des cycles irréguliers.

4. Quelle est la différence entre un cycle long et un cycle anovulatoire ?

Un cycle long peut simplement être le signe que le corps met du temps à ovuler, ce qui est fréquent avec un SOPK. Un cycle anovulatoire, en revanche, est un cycle sans ovulation du tout. La symptothermie aide à faire la différence grâce à la courbe de température.

5. Peut-on pratiquer la symptothermie seule ou faut-il être accompagnée ?

Tu peux apprendre seule, mais l’accompagnement par une conseillère formée à la symptothermie est vivement recommandé, surtout avec un SOPK. Cela permet d’éviter les erreurs d’interprétation et de vivre une grossesse non désirée.

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