La définition la plus courante de l’endométriose est une maladie gynécologique chronique inflammatoire. Elle se caractérise par la présence de cellules semblables à celles de l’endomètre en dehors de la cavité utérine. Ces cellules réagissent comme des cellules endométriales. Elles sont ainsi sujettes aux variations du cycle et provoquent alors une réaction inflammatoire là où elles se trouvent au moment des règles.
L’endométriose ne concerne que les femmes qui ont un cycle menstruel. C’est-à-dire que si on n’a pas encore eu ses règles ou que l’on en a plus, on n’est pas concernée ! C’est pourquoi de nombreuses femmes touchées par l’endométriose attendent avec impatience la ménopause pour ne plus en souffrir.
Le premier symptôme de l’endométriose sont des douleurs liées aux règles, des douleurs d’une telle intensité qu’elles peuvent empêcher d’aller travailler ou de se lever de son lit. Attention, toutes les règles douloureuses ne sont pas de l’endométriose.
Bien comprendre l’endométriose et pourquoi elle apparait me parait indispensable pour une prise en charge optimale. Avec ma vision de naturopathe et le suivi de dizaines de femmes touchées par l’endométriose, j’ai petit à petit affiné ma définition de l’endométriose. J’ai une définition de l’endométriose qui est très globale. Pour moi, l’endométriose implique plusieurs systèmes de l’organisme. Et, c’est à mon sens, regarder tous les systèmes qui permet de l’expliquer.
NB : je partage uniquement mon point de vue dans cet article. Je ne remets absolument pas en cause les théories médicales !
Explication N°1 : l’endométriose implique le système immunitaire
Au moment des règles, l’endomètre se détache petit à petit de l’utérus et va donner le sang des règles. Chez toutes les femmes, il y a un reflux de sang qui se fait dans les trompes de Fallope, les ovaires et l’abdomen. Comme le corps est bien fait, il va lancer son système de défense, le système immunitaire pour éliminer ces cellules qui n’ont pas à rester dans le corps. Mais chez les femmes touchées par l’endométriose, ce mécanisme n’est pas optimum, le système immunitaire est un peu faiblard et ne permet pas l’évacuation de toutes les cellules. Soit parce qu’il ne reconnait pas ces cellules, soit parce qu’il est trop faible pour les combattre. C’est ainsi que peuvent se former des kystes ou adhérences qui réagissent avec le cycle hormonal à l’endroit où elles se situent.
Explication N°2 : l’endométriose implique le système hormonal
L’endométriose est une maladie hormono-dépendante complexe. Elle est liée à un déséquilibre relatif entre deux hormones : les œstrogènes et la progestérone. Ces hormones sont sécrétées par les ovaires sous le contrôle de l’hypophyse. Chez les femmes touchées par l’endométriose, on retrouve un taux d’œstrogènes très élevé par rapport à celui de la progestérone. C’est ce déséquilibre qui va causer des douleurs caractéristiques du syndrome prémenstruel (tensions mammaires, nausées, jambes lourdes, etc.) en plus des douleurs liées à l’inflammation. Les traitements médicamenteux qui existent aujourd’hui ont pour objectif d’éviter que les règles reviennent à chaque cycle, stoppant ainsi la progression de l’endométriose. Il existe aussi des méthodes naturelles, pour en savoir plus, tu peux lire l’article Endométriose et équilibre hormonal.
Explication N°3 : l’endométriose implique le système digestif
70% de notre système immunitaire est logé dans notre système digestif. Le système immunitaire travaille de pair avec le microbiote et la paroi intestinale. C’est ce qui lui permet d’être le plus efficace possible en cas d’agression. Dans le cas de l’endométriose, il y a souvent un dysfonctionnement de l’intestin. Cela peut être le syndrome de l’intestin irritable ou colopathie fonctionnelle, l’hyperperméabilité intestinale, des allergies alimentaires, des ballonnements, des douleurs abdominales, un transit irrégulier, ect. La liste peut être longue. Le souci est que le système digestif a une physiologie altérée et il va alors solliciter d’autant plus le système immunitaire. Cela a pour conséquence d’emballer et de fatiguer le système immunitaire. Et ainsi le système immunitaire devient encore plus faiblard.
Explication N°4 : l’endométriose implique le système nerveux
J’entends par là que le phénomène du stress joue un rôle fondamental. Le stress, qui a la base est un simple phénomène d’adaptation du corps à une nouvelle situation, peut devenir délétère sur le long terme. En effet, il peut entrainer un dysfonctionnement du système nerveux et par conséquent un déséquilibre hormonal. On retrouve cela chez les femmes qui ont un faible niveau de progestérone. Le cortisol, hormone du stress, et la progestérone, hormone qui contribue à la fécondation sont en concurrence à un certain moment du cycle menstruel. Il faut savoir que ces deux hormones sont fabriquées à partir de la même matière première. Le corps privilégiant toujours sa survie, il va d’abord activer le mécanisme du stress plutôt que celui d’une éventuelle fécondation. Et il va ainsi privilégier la fabrication de cortisol au détriment de la progestérone.
Autre aspect concernant le système nerveux : le stress et les émotions ont leur rôle dans la majoration de la douleur.
Pour conclure
Cette explication de l’endométriose n’engage que moi ! En vous présentant tous ces systèmes de manière schématiques, je voulais surtout attirer votre attention sur le fait que l’endométriose est une maladie complexe. Et c’est surtout, à mon sens, une maladie qui implique quasiment tout l’organisme. Je trouve qu’il est donc important de prendre en compte l’interdépendance de ces systèmes, de proposer une approche globale dans la prise en charge de cette pathologie afin d’accompagner au mieux les femmes en souffrant.
Aline Demolin
J’accompagne les femmes à retrouver douceur et vitalité au fil de leur cycle